Film monstre – décors, costumes et moyens colossaux – Devdas, adaptation d’un roman du début du XXème siècle, peut se lire comme un Roméo et Juliette de Bollywood.
La grandiloquence du film est portée par deux immenses stars du cinéma indien, Shah Rukh Khan, demi-dieu en ses terres, et Aishwarya Rai, dont les personnages s’adonnent à des jeux de miroirs et de regards langoureux dans des palais somptueux.
Comme dans chaque œuvre de Bhansali, l’un des auteurs phares de Bollywood dont le dernier opus, Gangubai Kathiawadi (2022), connaît actuellement un succès mondial grâce aux plateformes, le film possède une « tonalité chromatique », ici un blanc froid et nacré qui reflète des nuits peu clémentes envers la fougue de ces jeunes amants, et que contrebalancent des explosions de rouge passionnel et divin.
Ce mélodrame, énorme succès en Inde, marqua en 2002 le retour (furtif, hélas) du cinéma indien au Festival de Cannes qui, à l’instar des grands festivals occidentaux, a tendance à dénigrer ce type de films.
Du grand spectacle donc, où la frontalité des scènes dansées et chantées rappellera les meilleures comédies musicales des années 1950, plus fréquentes sur nos écrans.
Carine Bernasconi (CEC, UNIL)